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26/05/2013

L' artiste contemporain et le "toutou peintre".

 Où que j'aille, il y a des "artistes-plasticiens", rien de surprenant il y en aurait entre 100 et 150 mille en France et beaucoup d'entre eux en région parisienne ( un vingtième vivant plus ou moins de sa pratique ).

 Lorsque quelqu'un invite, il est persuadé que c'est un plaisir pour les artistes de se rencontrer et il s'empresse de faire les présentations. Voilà pourquoi, ce soir là je me retrouve subitement nez à nez avec un "artiste contemporain".

 J'aime constater sur un visage le plaisir qu'une personne a à faire ma connaissance mais je préfère tout de même si c'est sympathique !... L'oeil de mon collègue s'est subitement éclairé d'une lueur corrosive, il semble ravi de la rencontre ..."Artiste peintre !"... répète t-il. l'individu est snob et l'assume en cultivant une langue de vipère qui le satisfait pleinement. Ses propres piques le font beaucoup rire. Nous ne sommes pas nombreux et je l'ai déjà repéré. "Il se croyait du dix-huitième siècle alors qu'il n'était que de l'arrondissement !" aurait t-il pu se lancer à lui-même... 

 A vrai dire cette rencontre tombait mal, je n'étais pas très en forme. A l'époque je travaillais sur des décors pour des particuliers, c'était long, difficile et peu satisfaisant à la longue. Je n'allais d'ailleurs plus tarder à me consacrer à mes oeuvres perso, mais ce n'était pas encore le cas et je me serais bien passé d'être présenté en tant que peintre à ce mauvais bougre. 

 Si il s'attendait à rencontrer en moi un défenseur de la peinture c'était loupé, les gens qui s'identifient à leur pratique me semblent très suspects. Je ne porte ni chapeau ni barbe si vous voyez ce que je veux dire... Mais on échappe pas aux étiquettes, et mon nouvel "ami" attendait la joute.

 Cherchant surtout à m'en débarrasser au plus vite, je décidais d'être inintéressant, mais ce n'était pas si simple, il voulait en savoir plus, on lui avait présenté un "peintre" il n'allait pas lâcher l'affaire sous prétexte que je lui servait l'image d'un peintre de l'ombre, l'ouvrier patient d'oeuvres s'intégrant aux murs, l'anonyme artisan très très trrrrrrrès éloigné du milieux de l'Art !

 Contrairement à mon calcul, je sens qu'il se passe quelque chose... Si il est un spectacle rare c'est bien celui de l'esprit en marche, la fulgurance de l'idée qui traverse le créateur en un éclair... J'avais beaucoup de chance de pouvoir y assister. Personne n'a pensé filmer Einstein lorsqu'il découvre la loi de la relativité générale !... : "Tu fais donc des peintures sur commande, je pourrais donc, lorsqu'une de mes idées aura besoin de peinture faire appel à tes services." et voilà qu'il m'explique le principe : "Je ne fabrique pas mes oeuvres moi-même, je donne mes plans à des artisans qui concrétisent mes idées."( première leçon de la maternelle d'art contemporain !) Je l'ai cherché, et j'ai réussi, il me prend pour un abruti. Mais je ne vais pas me plaindre parce que sa jubilation fait plaisir à voir. Son esprit pervers vient de lui proposer l'idée d'un peintre soumis, dont il pourrait tirer les ficelles lorsqu'il le souhaitera, un peintre corvéable. Je me suis demandé à voir sa joie si le projet de m'utiliser ne lui avait pas crée un début d'érection...

 Il n'a jamais eu l'idée qui aurait pu nécessiter mon savoir faire. Evidemment je ne lui ai pas dis que c'était inconcevable.

  

  

  

    

 

 

 

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