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26/05/2013

Sacrée barbe blanche !

L'échange fut bref, il commence par un jugement sans appel, "Ca n'a aucun intérêt, c'est fait d'après photo !"
L'individu est professeur de peinture, "élève de Gromaire", je lui dis qu'à mon avis on ne va pas s'entendre.
Sa barbe blanche ne m'impressionne pas, des professeurs d'art imbus d'eux-même j'en ai déjà vu.
Pour l'énerver je lui dis que j'en ai rien à foutre qu'il ait été élève de Gromaire, qu'il n'a pas regardé mon travail, et inspiré je lâche "...et vous m'avez aucun regard !"- "Aucun regard ? MOI !" maintenant il veux ma mort, c'est sûr.
"Foutez le camp !"lui dis-je enfin, " Vous ne savez même pas qui est Gromaire !"lance sa barbe de "vieux maître" . Fin de la scène.

Sacrée barbe blanche, gardien du dogme, tu as eu à faire à un bien mauvais adepte, car oui je le confesse il m'arrive, monsieur le curé de la peinture, de me livrer à certaines pratiques... Des pratiques illicites !
Par exemple... lorsque j'ai fait dans le passé quelques copies de tableaux... j'ai utilisé un calque pour reporter le dessin...oui mon père... un calque .
Un péché mortel si je me référe aux vives critiques faites à David Hockney à propos de son livre "Savoirs Secrets; Techniques perdues Des anciens Maîtres". En effet il ne fait pas bon dire que depuis la renaissance les peintres se sont servis de procédés de reproductions!
Je trouve ennuyeux de devoir se justifier vis à vis des puristes, bien sûr ce n'est pas grave puisque de toute façon je fais les choses comme je veux.
...Au fait, juste une question, même si cela est un peu passé que ça se tasse et qu'il y en a marre.... qu'a fait Gromaire ?

UN AUTRE SPECIMEN.

 Un homme me bondit dessus:" Alors, vous, vous en tenez au figuratif !". C'était il y a quelques années, je proposais mes peintures à la vente sur le boulevard St Germain.

   J'ai eu en effet l'impression qu'il bondissait par la soudaineté de son arrivée dans mon champ de vision. Un ange tombé du ciel ne serait pas survenu autrement. Ce n'était évidemment pas un ange chargé d'une révélation, c'est à lui qu'elle avait été faite, celle de l'abstraction.          

Il m'était apparu bondissant, mais le diable ne cessait de bondir tout au long de notre bref échange, c'est donc en bondissant que mon peintre abstrait me confiait qu'il avait viré sa cuti et qu'il s'était" affranchi" de la représentation, dans sa bouche cela ressemblait à une conversion.

  Je ne sais plus exactement ce que je tentais de répondre, mais cela n'avait en fait aucune importance puisque mon diable continuait à bondir tant sa découverte lui paraissait devoir s'imposer. Il me citait les titres des livres qui lui avaient ouvert l'esprit, supposant même que je ne pouvais les ignorer, moi... moi qui dans mon immense sagesse me garde bien d'ouvrir un livre théorique.

 Comment disparut mon apôtre du rejet de la figure ? Les coups de pied au cul se perdent avec les gens montés sur ressort.

 Il me promit en s'éclipsant de passer très vite poursuivre notre conversation, je crois même qu'il ajouta que cela lui ferait plaisir. Je bondit finalement à mon tour "pas question !".

Il n'est pas revenu, enfin, pour le moment... Mais il reviendra, car il en est ainsi des êtres bondissants, il me retombera dessus sous une forme ou sous une autre et il n'aura rien d'abstrait hélas.

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